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Qu'est-ce que l'État-providence ? Définition et explication

Qu'est-ce que l'État-providence ? Définition et explication

On parle d’État-providence quand un État intervient activement dans le domaine social, notamment par la mise en place d’un système de protection sociale développé, pour garantir un niveau minimum de bien-être à la population en la couvrant des risques tels que la maladie, la vieillesse, le chômage, etc. Le concept d’État-providence est apparu à la fin du 19e siècle et a connu son apogée en France à la sortie de la Seconde Guerre mondiale. Une conception qualifiée aujourd’hui par certains « en crise » car l’État-providence ne semble pas pouvoir efficacement protéger les citoyens quand la croissance économique n’est plus à l’ordre du jour et entraîne notamment du chômage de masse. Malgré tout, l’État-providence, basé sur un système de protection sociale développé, a su limiter jusqu’à aujourd’hui les conséquences sociales négatives dues aux crises successives.

Les origines de l’État providence

L’expression « État-providence » est apparue à la fin du 19e siècle au moment où les premiers systèmes d’assurance sociale ont été créés, remplaçant la « bienfaisance publique » en place alors, une assistance réservée aux personnes dans l’incapacité de travailler comme les enfants, les vieillards et les infirmes.

Ce terme aurait été utilisé pour la première fois en 1864 par Émile Ollivier, un député défavorable à une trop grande intervention de l’État en matière sociale. À l’époque, des exemples d’États-providence voient le jour comme par exemple le « système Bismarck » mis en place en Allemagne ou encore le « Welfare State » qui désigne la création d’une sécurité sociale en Grande-Bretagne.

L’État-providence, qui désigne donc l’intervention active de l’État en matière sociale, s’inspire notamment des idées de l’économiste britannique Keynes qui, à la fin du 19e siècle, prônait les intérêts du libéralisme, doctrine basée sur le respect des libertés individuelles, de la liberté économique et sur le libre jeu de l’entreprise, tout en recommandant une intervention des pouvoirs publics afin d’assurer le plein emploi et favoriser la consommation.

En France, la création de la sécurité sociale en octobre 1945 marque la concrétisation de l’État-providence qui crée un système de protection sociale d’assistance et d’assurance contre les risques vieillesse, maladie, chômage et famille.

Les caractéristiques de l’État-providence

Le terme d’État-providence est utilisé pour désigner d’une manière large l’ensemble des interventions économiques et sociales d’un État, et, de façon plus restrictive, il est employé pour parler de l’intervention d’un État en matière sociale et donc en particulier de son système de protection sociale.

L’État-providence s’oppose à l’« État-gendarme » qui, lui, désigne un État qui se limite seulement à ses fonctions dites régaliennes, c’est-à-dire qui relèvent de l’autorité souveraine, telles que la défense, la justice et la police. L’État-providence va plus loin avec la mise en place d’un système de protection sociale destiné à couvrir les risques en matière de maladie, de chômage, de retraite, de vieillesse, etc., de ses citoyens et de leur assurer des prestations sociales dans ces différents domaines.

L’État-providence aujourd’hui

L’État-providence, créé pour favoriser le développement économique d’un pays tout en protégeant socialement les citoyens, est dit « en crise » depuis la fin des années 1970 avec le ralentissement de la croissance et notamment la montée en puissance du chômage.

La protection sociale connaît en effet ses limites notamment avec l’émergence de ses difficultés pour financer son système face aux risques sociaux grandissants en raison du ralentissement de l’activité économique.

L’État-providence ne semble pas non plus pouvoir enrayer les inégalités qui se creusent entre les citoyens malgré l’effet redistributif de la protection sociale.

De plus, l’État-providence peine à s’adapter aux nouveaux besoins sociaux qui émergent aujourd’hui tels que la prise en charge du vieillissement de la population, ou encore celle des exclus de la société (les personnes les plus démunies, les non qualifiés, etc.). Malgré tout, les États-providence ont fait leur preuve en limitant autant que faire se peut les conséquences négatives des crises économiques successives sur le bien-être des citoyens.

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