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Finances des retraités : qu'est-ce qui change ?

Finances des retraités : qu'est-ce qui change ?

Arrêter son activité professionnelle pour partir à la retraite est un moment important dans la vie et qui entraîne de nombreux changements. D’abord d’un point de vue psychologique car il représente la plupart du temps une rupture avec la vie en société et plus généralement avec ses habitudes de vie. Ensuite, d’un point de vue administratif, la situation d’un retraité change par rapport à celle qu’il avait quand il était en activité. Enfin, ses revenus, leur perception, les impôts, etc., répondent à des critères qui diffèrent également quand on est à la retraite. Explications.

Un nouveau type de revenu principal : la pension de retraite

À travail, et notamment à conditions de statut équivalents, le salaire d’un actif suit une grille définie généralement par le secteur d’activité où il exerce sa profession et ne peut pas en principe être inférieur au smic. Il existe donc une certaine harmonisation des rémunérations par exemple dans une même entreprise. Il en va tout autrement des pensions de retraite qui constituent le principal revenu des personnes qui ont atteint l’âge de quitter leur activité professionnelle.

Les pensions diffèrent en effet d’une personne à l’autre puisque leur montant dépend du nombre d’années travaillées et du montant des revenus qui ont été soumis à cotisations vieillesse, du secteur d’activité, de l’année de naissance du retraité, du nombre de ses enfants, etc., des critères pris en compte pour le calcul de chaque pension. Ces pensions sont distribuées par les différentes caisses de retraite de base (l'Assurance retraite - le régime général de la sécurité sociale, la MSA pour les salariés agricoles, ou les caisses des régimes spéciaux), ou les caisses de retraite complémentaire (Agirc-Arrco, Ircantec, etc.), qui sont elles-mêmes alimentées par les cotisations de tous les salariés encore actifs. C’est pourquoi, pour veiller au bon règlement de ces prestations, chaque retraité est susceptible d'être contrôlé à tout moment.

Si le montant mensuel moyen des pensions de retraite est estimé par le ministère du Travail à 1 472 euros nets par retraité (donnée 2017), le niveau des pensions varie énormément d’une personne à l’autre en fonction des critères pris en compte pour calculer leurs droits. Ainsi, si on ne parle plus de moyenne qui cache forcément des disparités, le ministère indique que, par exemple, 6 % des retraités ayant eu une carrière complète touchent une retraite de base comprise entre 800 et 900 euros bruts, 6 % entre 1 400 et 1 500 euros, quand 2 % ont une pension supérieure à 4 500 euros. La moitié des retraités bénéficient d’un revenu inférieur à 1 600 euros par mois.

La pension de retraite, concrètement

Dans les faits, la retraite de base est versée sur le compte bancaire de chaque retraité entre le 8 et le 10 de chaque mois. Elle est en principe revalorisée tous les ans, le 1er janvier depuis 2019, mais cette augmentation n’est pas forcément systématique. Les pensions de retraite sont aussi soumises à l’impôt sur le revenu.

Comme pour les salaires, les pensions de retraite peuvent faire l’objet de saisies. Toutefois, la totalité de son montant ne peut pas être prélevée pour payer des dettes. Un montant minimum, équivalent à celui du revenu de solidarité active (RSA), est obligatoirement laissé sur le compte du retraité.

La possibilité de compléter financièrement sa pension de retraite de base

En plus d’une retraite de base, tous les salariés du privé une fois à la retraite perçoivent également une pension de retraite complémentaire (Agirc-Arrco). Il est également possible de recevoir davantage de revenus par le biais de retraites supplémentaires souscrites pendant l’activité professionnelle par l’entreprise ou par le retraité à titre individuel. Des dispositifs d’épargne retraite peuvent également permettre de compléter une retraite de base.

Les retraités qui disposent d’une faible pension, dont les revenus sont très bas ou qui rencontrent des situations particulières en matière de santé notamment, peuvent bénéficier de différents dispositifs pour compléter leurs ressources : l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), aussi appelée minimum vieillesse qui assure un minimum de revenus (au moins 868 euros par mois), ou encore l’allocation supplémentaire d’invalidité (ASI).

Il est également possible de compléter ses revenus de retraité en cumulant un emploi avec la retraite. Ce cumul peut être intégral, sous certaines conditions notamment liées au montant du revenu ainsi perçu, ou dit « plafonné » pour les retraités qui ne remplissent pas toutes les conditions pour pouvoir bénéficier d’un revenu d’une activité professionnelle.

Pension de retraite et prélèvements sociaux

Les retraités domiciliés en France sont concernés, comme les salariés, par les prélèvements sociaux. Il s’agit de la contribution sociale généralisée (CSG), de la contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS), de la contribution de solidarité pour l’autonomie (Casa) et de la cotisation d’assurance maladie. Les montants de ces cotisations sont définis sous forme de taux applicables au revenu fiscal. Ces prélèvements varient donc une fois à la retraite, quand les revenus principaux sont modifiés.

Et les dépenses de santé ?

Tous les actifs sont couverts par un régime d’assurance maladie qui couvre une partie de leurs dépenses de santé. Une fois à la retraite, ce droit perdure automatiquement à condition de résider en France ou dans un pays étranger lié avec la France par un accord permettant aux retraités de bénéficier des prestations de l’assurance maladie française et que la pension de retraite soit payée chaque mois.

En revanche, les retraités doivent financer eux-mêmes leur complémentaire santé (voir ici). Une dépense qui peut grever leur budget surtout s’ils bénéficiaient auparavant de la complémentaire santé obligatoire pris pour partie en charge par leur entreprise. Les plus modestes des retraités peuvent toutefois, et sous certaines conditions, notamment de ressources, bénéficier de la prise en charge de leurs dépenses de santé via la complémentaire santé solidaire ou se faire aider financièrement grâce à l'Aide au paiement d'une complémentaire santé.

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